Meilleur commentaire positif
4,0 sur 5 étoilesConsolation, mais quelques réserves
Commenté en France 🇫🇷 le 19 février 2023
Pourquoi lit-on tel ou tel ouvrage ? Sans doute pour la beauté de son titre ou encore à l’instant où l'on tend la main dans les rayons d’une librairie ce titre croise les réflexions qui vous occupent, ou si, tout simplement, une personne vous le conseille. Pour moi c'est la dernière raison. En fait « vivre avec nos morts » ne sont pas que ceux des endeuillées rencontrés par l’auteur, mais les siens. Et vous le comprenez dès les deux tiers du livre. Pour autant les réflexions sur la vie, paradoxalement, sont empruntes d’une grande sagesse même si comme Rabbin et sioniste, elles s’appuient sur les textes de la religion juive et sur les traditions qui accompagnent ceux qui y croient. Comme tout théologien, elle nous montre que le récit qui s’appuie sur les écrits des rapporteurs bibliques nous aident à comprendre la continuité entre les morts et les vivants. Il y a donc des passages pleins de consolations, comme le rappelle le sous titre de l’ouvrage justement.
Il n’y a pas de clergé dans la religion juive, comme d’ailleurs la musulmane, mais contrairement à cette dernière, le pratiquant juif, j’en connais, n’est pas asservit par « son » Dieu, il le prend même à partie quelques fois, le critiquant quand il ne fait pas son travail ! Ceci étant il ne faut pas être dupe et les derniers chapitres sont bien là pour nous rappeler une position victimaire et les convictions politiques de D. Horvilleur sioniste qu’elle revendique d’être. L’histoire de Caïn et Abel, fils d‘Adam et Ève, que l'on connait dans genèse et de son interprétation par l'auteur est assez troublante. Elle est porteuse des minorités qui, réellement ou pas, de générations en générations souffrent. C’est ainsi, dès lors, qu’une voie hante à tout jamais aussi les descendants de Caïn meurtrier d’Abel. Victor Hugo transformant cette culpabilité par l’oeil qui le regardait jusque dans sa tombe. En fait il faut savoir qu’Abel n’a pas eu dès sa naissance les honneurs de sa mère et sera donc considéré comme « inférieur », comme tel Caïn n’a pas tué que son frère mais tous les descendants qui auraient dû naitre. Souvenons nous pourquoi Caïn tue son frère : pour une faveur qu'il aurait reçu, lui Abel et que Caïn revendiquait, la jalousie et la rage l'amenant à cet acte indicible. Interprétation sans doute, mais que vivons nous actuellement avec les mouvements des "anti-" qui déconstruisent, énorme absurdité intellectuelle de ces traqueur de "-phobes" phantasmés !
Certes, ici il s’agit bien de nos morts mais aussi surtout de ceux de l’auteur. Que vous soyez croyant ou non, il est vrai que les textes sacrés nous aident à franchir se moment inéluctable ; le passage de la vie vers la mort.
Bonne lecture qui, il est vrai, apporte du bien au quotidien.