Meilleur commentaire positif
5,0 sur 5 étoilesUn récit noir, déstabilisant
Commenté en France 🇫🇷 le 6 avril 2020
C’est la première fois que je lis cet auteur et je dois dire que j’ai commencé fort. Quelle histoire ! Quel récit noir, déstabilisant et ce, dès les premières lignes puisque Sophie Loubière commence son livre par un aperçu du dénouement. Nous voilà donc dans l’ambiance dès les premières pages de cette sombre histoire qui perturbe, fait réfléchir, inquiète.
L’histoire met en scène une famille dont les parents sont infirmiers psychologues. Le couple a un petit garçon qui se prénomme Thierry et lorsque la petite sœur de Thierry naît, celui-ci en éprouve une terrible jalousie. En grandissant, les choses ne s’arrangent pas, Laurence devient la tête de Turc de son frère. Pire, les parents n’ont pas l’air de comprendre ce qu’il se trame, paraissent indifférents.
En tant que lectrice, j’ai eu tout de suite peine pour cette petite fille qui essuie les remarques assassines de son frère et qui fait ce qu’elle peut pour esquiver sans y parvenir. L’excès de nourriture sera son refuge. Il est impossible de ne pas éprouver de la compassion pour cet enfant qui grandira avec le poids d’un lourd fardeau, au sens propre comme au figuré. Mais Laurence est aussi un personnage qui nous perd autant qu’elle se perd elle-même, confrontée à ses propres démons.
Les chapitres se suivent et intensifient le malaise. L’auteur parvient à capter l’attention et l’intérêt par un sujet et des thèmes qu’elle maîtrise. Le suspense est bien entretenu car jusqu’au dénouement le lecteur n’aura pas la clé pour déchiffrer tout ce à quoi il n’a pas été préparé. Puis viendra l’explication qui laisse mal à l’aise et déstabilise, choque.
C’est un livre que j’ai apprécié découvrir, un « thriller » psychologique apparemment inspiré d’un fait réel. Ce qui est certain c’est qu’il montre qu’il est bien difficile de comprendre les comportements humains et justifier certains dégâts et séquelles irréversibles. On ne se débarrasse pas comme cela de son passé, du gouffre où l’on s’est mis ou bien dans lequel on nous a mis, du piège qui se referme sur soi.
En tout cas, le suspense est bien entretenu.