Meilleur commentaire critique
3,0 sur 5 étoilesdénonciation de l'arrogance intellectuelle
Commenté en France 🇫🇷 le 30 juin 2022
L’auteur s’en prend ici à l’arrogance épistémique générale et plus particulièrement à celle des traders, qu’il a longtemps été lui-même. Il considère, non sans raison quand on voit la qualité de la plupart des gens en vue, que le hasard est au fondement de tout succès. Thème forcément populaire, mais qui suppose de se l’appliquer à soi-même, concernant ses propres éventuelles réussites. C’est donc la notoriété qui fonde la qualité, et non l’inverse.
Il argumente donc sans discontinuer, sur de (trop) nombreuses pages, sur l’impuissance de la courbe en cloche, favorite des traders, et icône des mathématiques, à intégrer les écarts violents que la finance peur connaître (les fameux cygnes noirs). Il évoque ici escroquerie intellectuelle, ou faiblesse intellectuelle des ses anciens pairs.
Bien que ses arguments portent, il faut bien noter que l’auteur n’est pas modeste, et ne fait pas mystère d’aimer l’argent ou la notoriété, soit la réussite qui l’occupe beaucoup.
Il pourfend à juste titre l’inclination à catégoriser l’existence (platonisation déjà dénoncée par POPPER), par exemple l’explication par la nationalité, bien qu’il aime taper sur la France, et n’hésite pas à nous expliquer qu’étant originaire de l’élite d’Amioun (au Liban, pour les ignares), donc « levantin », il est à ce titre naturellement prédisposé à la grande érudition, et au raffinement intellectuel hors norme….
On est donc partagé entre l’intérêt pour le propos, souvent acerbe, et l’effarement devant ce qu’il faut bien appeler une bonne dose de vanité.