Meilleur commentaire positif
4,0 sur 5 étoilesLe cycle du Cementerio de los libros olvidados continue
Commenté en France le 12 février 2013
Retour à la Barcelone chargée de nuages lourds de Ruiz Zafón, en 1957, cette fois. Après un passage malheureux par la trilogie pour enfants de l'auteur, j'ai retrouvé avec un peu d'appréhension ses tics d'écriture dans la première partie. Au point d'avoir hésité à continuer. Un personnage mystérieux, boiteux, menaçant... j'en avais soupé, à vrai dire. Mais j'ai bien fait de m'accrocher. Dès la 2nde partie, au cours d'un flashback ingénieux vers 1939, en compagnie de Fermín Romero de Torres à la verve si réjouissante, on plonge au cœur des abus de pouvoir franquistes, des petites manœuvres mesquines des arrivistes sans scrupules, des chantages éhontés des ambitieux machiavéliques, et on se laisse prendre dans une intrigue clairement inspirée par le Conte de Montecristo. La narration devient plus dense et plus fluide, les personnages ont davantage d'épaisseur que le malheureux et falot Daniel Sempere du début. Petit à petit, l'auteur remplit les espaces laissés vides par ses précédents tomes. Dans le même temps, il épure un peu son style, dans l'ensemble pour le mieux. Il pleut toujours abondamment sur sa Barcelone grisâtre, mais il sait davantage éviter les excès lyriques (que certains regretteront peut-être, d'ailleurs...). En bref, un volume qui ne démérite pas, qu'on appréciera de lire en version originale (malgré quelques répétitions qu'un relecteur avisé aurait pu éviter) et qui laisse clairement la place à une suite dont j'ai déjà la ferme intention de faire l'acquisition aussitôt qu'elle sortira.