Meilleur commentaire critique
3,0 sur 5 étoilesLe monde merveilleux de Simon Sinek
Commenté en France le 27 décembre 2016
Quand on regarde les conférences de Simon Sinek sur Youtube, cela pourrait être l'enseignement d'une religion... s'il ne parlait pas du monde du travail.
Bien sûr, il m'est arrivé plusieurs fois dans ma carrière professionnelle de faire partie d'équipes où tout le monde se sert les coudes et réalise ce que Simon Sinek appelle le "cercle de confiance".
Le plaidoyer de l'auteur expliquant que l'homme a progressé grâce à cela depuis la préhistoire et qu'il possède en lui les ressources biologiques qui l'aident à aller dans ce sens, est une démonstration convaincante que l'homme progresse grâce à ses bons côtés.
Le problème est que l'homme a aussi des mauvais côtés et que la perversité, la tyrannie et la barbarie font partie malheureusement de la nature humaine. Et c'est un sujet que l'auteur ne fait qu'effleurer en ne parlant que du mensonge et de la dissimulation.
J'aurai préféré qu'après la brillante démonstration (à laquelle tout le monde est d'accord) expliquant qu'une entreprise fonctionne mieux quand les gens sont soudés et les profits équitablement partagés, il nous explique comment on fait pour éliminer ceux qui viennent pourrir une équipe par leur ego et leur cupidité, et parfois par leur perversité ou leur tyrannie.
L'auteur a un petit côté gauchiste qui m'a amusé quand il parle de la grève des aiguilleurs du ciel à laquelle Reagan a mis fin.
La question était alors : un syndicat d'une dizaine de milliers de membres peut-il bloquer le fonctionnement d'un pays ?
La réponse de Reagan était de leur demander de choisir entre reprendre le travail ou le quitter définitivement, ce qui est un choix difficile mais clair. Malheureusement, beaucoup ont préféré croire dans les bonnes paroles des dirigeant syndicaux et se sont retrouvé au chômage.
Simon Sinek choisit de défendre ces gens (voir page 118) dont il dit que beaucoup étaient d'anciens militaires (curieux de voir des anciens militaires refusant la demande du commandant en chef des armées).
Plus curieux encore, il accuse Reagan d'avoir par ce geste, ouvert la porte au licenciement dans les entreprises... comme si cela n'avait pas existé avant.
Personne n'est parfait et il faut regarder le côté positif de ce livre encourageant la culture d'entreprise. Mais c'est un livre que devraient lire les actionnaires des entreprises, parce que ce sont eux qui en choisissent les dirigeants. Et ils devraient le faire sur la compétence et la culture d'entreprise et pas uniquement sur le rendement à court terme. Un bon actionnaire vise le long terme et comme dit l'auteur :"c'est parce que les gens excellent, que leur dirigeant a l'air d'un génie"...