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La nouvelle société du coût marginal zéro: L'internet des objet, l'émergence des communaux collaboratifs et l'éclipse du capitalisme Format Kindle
Prix Amazon | Neuf à partir de | Occasion à partir de |
Après le succès de La troisième révolution industrielle (plus de 40 000 exemplaires vendus), Jeremy Rifkin présente ici ce que sera la société collaborative de demain. Le prospectiviste de génie y dessine un nouveau paradigme favorisé par l’essor des nouvelles technologies : les communaux collaboratifs.
- ISBN-13979-1020901415
- ÉditeurÉditions Les Liens qui libèrent
- Date de publication24 septembre 2014
- LangueFrançais
- Taille du fichier1733 KB
- Kindle (5è génération)
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Description du produit
Quatrième de couverture
Après le succès de La troisième révolution industrielle (plus de 40 000 exemplaires vendus), Jeremy Rifkin présente ici ce que sera la société collaborative de demain. Le prospectiviste de génie y dessine un nouveau paradigme favorisé par l’essor des nouvelles technologies : les communaux collaboratifs.
Le capitalisme se meurt. Un nouveau paradigme est en ascension et va tout changer : les communaux collaboratifs.
Les deux systèmes se disputent l’infrastructure intelligente qui se dessine : l’Internet des objets, conjonction des trois Internets des communications, de l’énergie et de la logistique.
La démarche collaborative, héritière de la gestion collective des communaux paysans, est favorisée par la nature de la nouvelle technologie. Le capitalisme, lui, miné par sa logique interne, crée l’Internet des objets par soif de productivité extrême. Il rend ainsi le « coût marginal » presque nul : une fois l’infrastructure financée, apparaît une situation d’abondance et de quasi-gratuité qui asphyxie le profit.
À preuve les médias ou l’industrie du disque hier, l’électricité aujourd’hui, l’industrie manufacturière ou l’enseignement supérieur demain.
Certes, rien n’est joué. Le capitalisme tente d’étouffer les communaux en multipliant les nouvelles « enclosures » – en brevetant tout, du vivant à la manipulation des atomes. Le changement climatique menace. Le cyberterrorisme rôde. Ce livre est aussi un appel à l’action individuelle et collective.
Jeremy Rifkin montre ici la force et la cohérence de sa pensée, de la Fin du travail à la Troisième révolution industrielle. Loin du fantasme d’un capitalisme collaboratif, il souligne l’antagonisme des deux systèmes et démontre, avec clarté et rigueur, l’essor irrésistible du nouveau et le déclin progressif de l’ancien.
--Ce texte fait référence à l'édition paperback.Biographie de l'auteur
Détails sur le produit
- ASIN : B00NT4LW88
- Éditeur : Éditions Les Liens qui libèrent (24 septembre 2014)
- Langue : Français
- Taille du fichier : 1733 KB
- Synthèse vocale : Activée
- Lecteur d’écran : Pris en charge
- Confort de lecture : Activé
- Word Wise : Non activé
- Pense-bêtes : Sur Kindle Scribe
- Nombre de pages de l'édition imprimée : 512 pages
- Classement des meilleures ventes d'Amazon : 161,235 en Boutique Kindle (Voir les 100 premiers en Boutique Kindle)
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Quant à Rifkin, il est très séduisant, il passe partout, « fait autorité », fait partie de l'élite des « think tanks », ces laboratoires d'idées censés montrer « la voie » aux politiques... A le voir, on dirait même un sage. Mais je me suis toujours méfié des « sages » qui prêchent la soi-disant « bonne parole »... Mieux, quand paraît une de ses interviews dans la presse, nombreux sont celles et ceux qui se pâment et s'extasient! Faut dire qu'à l'heure actuelle, Rifkin influence quasiment tous les gouvernements d'Occident (1), notamment sur les politiques d'énergies renouvelables. D'une façon plus générale, sur la question des effets de la Technique (ou des nouvelles technologies) sur l'emploi (ou le travail), Rifkin est moins à l'aise. Bien sûr, il a lu « Automate This » de Christopher Steiner, « Race Against the Machine » d'Erik Brynjolfsson (qu'il ne manque pas de citer) ainsi que d'autres bouquins récents traitant du sujet. Malheureusement, à le lire, ça n'a pas l'air de beaucoup le préoccuper (ou alors, ça n'est qu'une inquiétude de façade)! L'enjeu est bien sûr « ailleurs » et tout ira bien... Pour le dire autrement, l'auteur de ce « Zero Marginal Cost Society » (traduit en français par La nouvelle société coopérative à coût marginal zéro) fait du « spéculaire ». Le Big Data et l'imprimante 3D semblent être ses nouvelles lubies, sans qu'il puisse réellement voir les problèmes qu'ils posent : comment financer de tels projets ? Quant à l'énergie solaire photovoltaïque basée à partir de panneaux en silicium, l'auteur n'évoque jamais les problèmes de maintenance... D'autre part, la personnalisation des soins serait certes un atout, mais poussée à l'extrême, n'importe qui pourrait avoir connaissance de votre fichier médical, ce serait aussi la parfaite automatisation de toute votre identité, une sorte de « catégorisation scientifique » poussée à l'extrême, avec toutes sortes de contrôles inimaginables. Comme pour toute innovation technique, vous me direz, il y a le bon côté de la médaille (au niveau de la santé, que l'on songe à la prothèse 3D) mais aussi le revers (toutes les dérives, notamment sur les nouvelles armes : grâce à l'imprimante 3D, chacun pourra créer son propre flingue, sa fusée, ou que sais-je encore, comme on le voit déjà aux Etats-Unis; croissance exponentielle d'objets inutiles; fin du travail artisanal rigoureux, etc.). Sur tous ces risques et dérives, Rifkin n'apporte aucune solution. L'auteur n'est qu'un enthousiaste, un idéaliste coupé de la « réalité humaine » parce que nourri de « phantasmes », même si son propos reste cohérent, et à priori, séduisant... Très séduisant même. Quant à son style, c'est forcément celui d'un technicien, ou plutôt celui d'un publicitaire faisant l'autopromotion de sa pensée.
Bref, en lisant comme vous quelques articles dans la presse (quotidiens, hebdomadaires, largement diffusés sur le net), il y avait de quoi être séduit... Forcément, « on » veut en savoir plus. On emprunte ou on achète le bouquin et là, il y a quand même une différence de taille dans le contenu... Certes, c'est plus développé, mais sous couvert d'un concept encore plus accrocheur, le « coût marginal zéro de production » dont il ne mesure ni le coût ni les conséquences, ou à peine (il esquisse, cependant, au cours de quelques chapitres, la disparition du travail, la montée du chômage, comme il l'avait prédit en 1995 dans un ouvrage resté célèbre, La fin du travail ), Rifkin tartine à longueur de pages pour nous dire à quoi ressemblera ou à quoi devrait ressembler la future société, et que cela, ma foi, c'est « bien » parce que dans cette société là il n'y aura plus de gaspillage (on est tous d'accord sur ce point même si la question mériterait d'être traitée en profondeur : mais ne suffirait-il pas, par exemple, de se mettre à moins consommer ou de consommer autrement?). Mieux, pour l'auteur, il y aura au contraire une vraie conscience collective en vue d’une égalité retrouvée et surtout en vue de « sauver la planète » (le slogan érigé en bonne conscience...), car l'enjeu est là aussi, pérennisant de ce fait l'économie. Ainsi après le « développement durable » (ce concept qui est un pur non sens), Rifkin nous parle « d'économie durable », de « croissance durable », d'« abondance durable », ou encore d'« économie de l'abondance » (pages 405 et suivantes) (sic). Si ce n'est pas une idéologie capitaliste, faut qu'on m'explique ! Car l'on ne peut être « épanoui ou heureux que dans l'abondance » (sic), et dans la « consommation » (re-sic). Bref, une nouvelle ère est annoncée, un ordre nouveau est proclamé ! Et au diable les thèses de Guy Debord qui démontrait dans La société du spectacle que plus on consommait, moins on se développait intérieurement. Entre le « rien » ou le « presque rien » (ce que Rifkin appelle « vivre dans la pauvreté ») et le tout (« l'abondance »), n'y aurait-il pas une autre façon de penser les problèmes, une autre façon de parler d'autonomie (terme complètement éludé par ailleurs, qu'il s'agisse de l'autonomie des peuples et celle des individus) plutôt que de leur imposer une solution purement et uniquement technicienne ?
Pire encore, sa prospective pour les quarante prochaines années, à la manière d'un Jacques Attali (que l'on songe à « Une Brève Histoire de l'Avenir », ce torchon publié il y a quelques années !), est un scénario qu'il défend becs et ongles (une sorte de propagande technicienne en somme). Les nombreux chiffres mis en avant sont éloquents bien sûr (mais il ne citera jamais ses sources, tiens donc...), et rien ne saurait donc arrêter cette course vers la « machine » et la destruction des emplois. Bref, ça n'est plus l'homme qui commande la machine mais l'inverse. Vous voyez où je veux en venir ? Et ce qui est défendu ici, c'est également une « société féodale » d'un type nouveau (pas tout à fait comparable à l'époque des « enclosures » dont il parle dans sa première partie, mais s'il évoque cet aspect de la féodalité, c'est justement pour mieux nous guider dans sa réflexion ou disons dans son phantasme « d'enclosures technologiques »... voir pages 260 à 334). Cette société féodale qui se profile à l'horizon (Rifkin le dit lui-même, il l'appelle de tous ses vœux !) ne serait rien d'autre qu'une société, on le voit bien, « communautariste », « tribale », avec ses serfs et ses seigneurs (ceux qui créent ou produisent grâce à internet et internet uniquement). Une société nouvelle, d'un ordre nouveau, avec une organisation sociale inédite, axée sur une « croissance exponentielle » des objets et des nouvelles technologies, axée également sur le partage (concept positif à priori), et l'accès de tout à tous, autrement dit une société dans laquelle ce qu'il appelle le « prosommateur » (producteur + consommateur) sera enfin libéré du travail rémunéré, faisant ainsi profiter sa « tribu » de toutes les inventions et innovations techniques imaginables à coût marginal zéro. Chimères, utopies ? L'idée semble faire son chemin en tout cas. Il s'agira d'être créatif (mais ne peut-on pas l'être sans passer par tous ces réseaux ?), et de créer surtout de nouveaux besoins, s'encombrer d'objets techniques que l'on partagera jusqu'à plus soif. Pour moi, c'est tout ce système « visionnaire » qui pose problème. Je vais tenter d'expliquer pourquoi.
La société voulue par Rifkin et bien d'autres est une société faite de croissance, donc, mais aussi de « plaisirs » et de « bonheur » (voilà bien le but ultime affiché explicitement par Rifkin, notamment dans ses derniers chapitres)... Le « bonheur », la belle idée bourgeoise à nouveau sur le tapis ! Quant au travail, il aura donc disparu (or même si le travail n'est pas une valeur absolue, même s'il est souvent aliénant, il reste une « nécessité » à bien des égards, le travail crée du lien social et peut ouvrir pas mal de perspectives, ce dont se fout l'auteur, qui ne parle même pas de réduction du temps de travail...). Or, pour Rifkin, et là, sa pensée devient pernicieuse : seuls comptent les talents favorisés par, dans et pour la Technique ! Peu importe si celle-ci détruit des emplois ! Mieux, plus besoin d'apprendre, la Technique le fera pour nous; l'important, ce sera seulement ce qui nous passionne, autrement dit notre talent : et d'où l'obtiendra-t-on ce talent ? De l'internet des objets, pardi ! Bref, jusqu'à ce que celui-ci devienne notre spécialité et notre unique raison de vivre. La belle affaire ! Voilà donc la société rêvée : une société de spécialistes techniciens obnubilés par l'efficacité, l'informatique, internet, l'imprimante 3D, et le partage de tout cela, bien entendu. Les talents mais aussi le jeu, voilà ce qui importe aussi, car il ne faut pas l'oublier, les moufflets d'aujourd'hui ne pensent qu'à ça, « jouer », tripoter leurs téléphones portables, etc., mais travailler et penser, certainement pas ! Ce qu'omet de dire Rifkin, sous ses pensées à priori angéliques, c'est que 1) l'homme a besoin de temps pour s'adapter à un nouvel environnement (et qu'il ne le peut tous les quatre matins), et que 2) ce n'est pas à l'homme de s'adapter à la Technique mais à la Technique de s'adapter à l'homme. Or toutes sa propagande s'affiche sans vergogne pour mieux asservir celui-ci. On connaît tous les résultats de tels endoctrinements, que ce soit « Le Manifeste du Parti Communiste » (Marx, Engels) ou « Mein Kampf » (Hitler). Toutefois, rassurez-vous, ici, c'est bien plus subtil. Enfin, dans un environnement purement technicien, Rifkin ne réalise pas que c'est la part de notre humanité que l'on supprime peu à peu. Vous me direz qu'il est sans doute déjà trop tard. Certes cette nouvelle société coopérative ou communale a son charme (l'auteur revient largement sur le covoiturage, l'échange de fichiers gratuits, musicaux ou autres), mais personnellement, je me méfie de ce genre discours incomplet qui fausse la donne sur pas mal de points (avec l’échange gratuit de fichiers musicaux, par exemple, pas sûr que l’on puisse apprécier à sa juste valeur le travail de tel et tel artiste, la musique se consomme et ce système hyper connecté risque de sceller la fin de l’Art…).
Bref, justifier pareille utopie et surtout pareil eugénisme est assez affligeant de mon point de vue. Finie la culture, fini le goût de l'effort, finie la recherche, au diable les livres, la poésie et la philosophie, au diable les raretés ! Tout se vaut et tout se vaudra. Vive l’ère du relativisme intégral, vive l'heure du numérique obligatoire ! Vive la facilité, et surtout vive le dressage ! Quant au « principe de précaution » il faut l'oublier, il empêche toute innovation, c'est bien connu ! Ah et surtout, si vous vous isolez, si vous êtes un « individualiste », si vous ne vous adaptez pas à cette nouvelle pensée, prenez garde, vous allez droit au casse-pipe (Rifkin le dit lui même), bref, vous avez intérêt à culpabiliser si vous rentrez dans un « schéma alternatif » (vous êtes prévenus) ! Il faut vivre avec son temps et avec tout le monde !!! (Le fameux « vivre ensemble », en vue de « célébrer la vie sur terre ! », voir page 280). L'injonction est impérieuse et irrévocable ! Faut s'y mettre tous (oui, mais pas dans ces conditions ni de cette façon dictée !), rentrer de plein pied dans le Big Data & co, dans le Tout Numérique, comme il fallait rentrer autrefois dans le plein travail (songez au « travail obligatoire » pendant la seconde guerre mondiale) ! Alors quoi, serais-je devenu un c-- de conservateur ? Non, je ne le pense pas. D'ailleurs, je n'aime pas amasser, ni entasser les objets et encore moins m'encombrer (c'est ce qu'on appelle de façon triviale : ne pas céder au délire de la consommation...), et en toute honnêteté, si je conçois les avantages de l'informatique (internet, etc.), c'est jusqu'à certaines « limites »... Mais chez Rifkin, la notion de limites est à bannir. D'autre part, cette facilité que certains ont qualifiée de « naïve », et bien ne vous y fiez pas, c'est tout le contraire... Ne jamais se fier aux apparences. L'économiste souhaite le règne de la Technique toute puissante « pour le Bien de Tous » (sic), la Technologie « intelligente », « les objets intelligents » (ou encore « l'intelligence artificielle »), celle qui finira par annihiler et remplacer le travail de l'homme (« on n'aura plus besoin de traducteurs, de médecins, ni de profs » et j'en passe puisque « tout le monde sera médecin et enseignant » (sic), et surtout spécialiste grâce aux nouvelles données techniques (sic)). La technique fera tout pour tout le monde ! Bref, nous avons là l'apologie d'une propagande technicienne que l'on croirait « libératrice » alors qu'elle est tout le contraire ! (je vous laisse imaginer les conséquences où vous n’auriez plus rien à faire…). Rifkin est médusé par les possibilités infinies de la Technique et voudrait que nous le soyons tout autant que lui...
Avec Rifkin, il ne faut surtout donc pas parler de « limites » ou « d'auto-limites » (lire les ouvrages de Castoriadis, ou encore Les limites à la croissance dans un monde fini de Donnella Meadows). Je vois déjà les ravages et les délires que peut provoquer un tel ouvrage ! Les gens y croient aveuglément (voir les appréciations sur le site). De toute façon, tout est déjà en place. Restera à savoir pour chacun : « en être ou ne pas en être », subir ou ne pas subir, et jusqu'à quelles limites ? Rifkin oublie en outre ceci : un humain dans une tribu, ou dans un communal coopératif comme il l'appelle, c'est forcément des « dominations », autrement dit un nouvel esclavage (cf. Henri Laborit). Jusqu'à présent, l'état de droit, la démocratie, malgré ses dérives et ses manquements (la démocratie actuelle est davantage une oligarchie qu'une vraie démocratie, on est bien d'accord), a essayé de combler cela (relire « Le Loup et L'Agneau », la fameuse fable de La Fontaine) pour protéger les plus faibles, les plus démunis, pour éduquer aussi et favoriser une certaine autonomie des citoyens (certes, l'Etat n'y est pas toujours parvenu et éprouve plus que jamais de grosses difficultés, mais les institutions sont là, ou du moins ce qu'il en reste... et Rifkin d'en appeler de façon subtile à la fin de l'Etat car ainsi la démocratie serait plus épanouie, plus authentique, plus efficace dans ce règne du « tout technique »). Dans ce monde « tribal » (en apparence, car ce monde là serait propre, parfait, réglementé, hiérarchisé, automatisé et les hommes ne seraient que des « automates »), c'est le retour assuré de toutes les dérives sectaires (superstitions, nouvelles croyances, nouveaux gourous, nouveaux lieux de pouvoir et de manipulation, on peut tout imaginer...) et de cela bien sûr, Rifkin n'en parle pas. En fait, Rifkin a raison : on se dirige droit vers ce monde là, vers ce type de société, si rien ne l'arrête (révoltes, guerres, épidémies, ou je ne sais quoi, comme il l'écrit d'ailleurs lui-même). Mais de mon point de vue, ce monde là ressemblerait à un monde où règneraient les instincts les plus bas qui soient. Déni de la civilisation ? Le concept « civilisation » a ses limites, on est bien d'accord. On le voit déjà aujourd'hui. La civilisation s'oppose certes à la barbarie mais a apporté son lot d'horreurs (relire le remarquable essai de George Steiner, Dans le château de Barbe-Bleue ). En considérant l'hypothèse avancée par Rifkin, ça serait donc pire en mon sens. Société tribale hautement technologique et hyper fliquée et donc ultra sécuritaire (le développement des drones en est déjà un symptôme…). L'homme est capable du meilleur comme du pire. Surtout du pire... Bref, encore un ouvrage de propagande, soi-disant « visionnaire », pour nous faire croire aux bienfaits du progrès technique, ou du progrès tout court (La Technique, une fin et non plus un moyen). Et surtout pour nous faire avaler la grosse pilule : se faire exploiter gratis, sans mot dire !
Le monde de demain entrevu par Rifkin (si on laisse faire...) serait cent fois plus complexe qu'aujourd'hui, mais ce serait un monde encore plus « formaté » ! Ces gens-là veulent un « nouveau paradis sur terre » avec des gens dociles, qui ne contestent jamais (la contestation, elle n'est pas écoutée de toute façon, jusqu'à ce que...). Et ce monde là serait l'idéal par dessus tout parce qu'il n'y aurait plus de travail, plus de sueur, plus d'effort, plus de difficulté, plus de pensée, seulement des « réflexes » précis et sans erreur, grâce à l'omnipotence de la Technique ?! Bandes de naïfs ! Mais à quel prix ? Ne serait-ce pas au prix de notre liberté, de notre indépendance, de notre autonomie, de notre réflexion, de notre libre-arbitre (relire l'ouvrage d'Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire )? D'accord, on n'est jamais réellement libres, la liberté est fluctuante... Mais le tout-technique sans maîtrise, ni limite, ne rendrait-il pas notre « soi-disant » liberté beaucoup moins opérante ? On aurait forcément moins de choix dans « le faire » puisque tout passerait par ce prisme-là (il suffit de regarder comment ça se passe à Pôle Emploi, tout passe par l'informatique et pas autrement…). Et gare à celles et ceux qui ne sauraient s'y soumettre aveuglément ! Gare aux inadaptés et autres personnes en marge qui ne sauraient se laisser dresser ! D'ailleurs, Rifkin ne s'en cache pas, il donne même la solution aux futurs « Seigneurs » (page 69): « le plus efficace est de recourir à des mécanismes de commandement et de contrôle centralisés et hiérarchisés » (SIC). Pire encore, la pente est extrêmement glissante. Rifkin le reconnaît lui-même (mais pas question pour lui de remettre en cause le système et cette dérive totalitaire) : avec l'ère du net, nous passons aussi à l'ère de la transparence totale. L'ère privée, c'est bientôt fini... ça l'est déjà, me direz-vous. Dans quelques années, « public » et « privé » ne feront plus qu'un. Ah qu'ils vont être beaux ces communaux coopératifs ! Encore une fois, l'auteur n'a pas de solution quant aux dérives qui n'en sont visiblement pas à ses yeux (mais un lecteur pas trop naïf les percevra aisément) et le voici donc à parier sur des débats et des discussions à l'échelle de l'Etat (du moins, avec ce qu'il en restera). Bref, c'est « j'agis vite, sur le champ, et je réfléchis après » ! Et peu importent toutes les avancées depuis Guttenberg ! Ne faudrait-il pas finalement repenser la civilisation et cesser de subir la programmation de la fin de notre humanité ?
Car pour Rifkin, peu importent aussi les avancées philosophiques depuis Erasme et Luther (la notion d'individualisme... le mot à bannir... autrement dit la notion d'individualité, de « pensée libre », de « choix de vie personnel ») ! Fini l'apprentissage et fini l'esprit critique, il faudra s'adapter ou crever ! Certes, l'histoire de l'humanité a eu ses couacs et ses travers. Mais c'est un ralentissement qu'il faut, un retour à la raison, un retour à une saine intelligence, un retour aussi au savoir « vivre et travailler tranquillement », quitte à se désencombrer des objets et des machines, et non pas, comme en appelle de ses vœux cet économiste-gourou, une accélération du progrès technique ! Je les vois déjà comme des « tribus » ces communaux coopératifs, avec ses codes, ses ingérences, ses lois, ses « droits à tout », sans oublier ses propres justices, ses propres tribunaux ! Crainte sans raison ? Paranoïa ? Non, une dénonciation, celle d'une thèse qui n'est rien d'autre qu'un délire fascisant, un spéculaire dangereux, une verbalisation mercantile pour du « toujours plus », du « toujours plus vite » (ça ne vous rappelle pas quelqu'un ?), un appel à l'agitation, un appel aussi à l'indifférenciation humaine et au partage obligatoire (dictature) ! Car avec l'ère du coût zéro, sous ses aspects très séduisants, et faussement anarchistes, on a là une croyance aveugle dans le tout technique ! Le « désenchantement du monde » est une expression bien connue de Max Weber et quand Rifkin la reprend en disant que le sociologue s'est montré « dur dans ses paroles » (sic) (page 95), franchement cela a de quoi faire sourire celui ou celle qui a déjà lu des ouvrages du sociologue. Quelle est cette frilosité de la part de Rifkin ? D'où vient-elle ? Pourquoi l'auteur ne m'apparaît-il pas aussi indépendant qu'il le devrait ? Aurait-il écrit ce bouquin sous l'influence de PDG de multinationales, ces fameux « chief executives » ? Ses exposés sur la première et deuxième révolution industrielle sont bien sûr instructifs, voire sympathiques, mais derrière tout cela, on ressent vraiment un désir de justifier sa prospective (ou sa propagande) : à savoir, il faut avancer vite, car une société qui ralentit (techniquement parlant) est une société qui meurt ! Tiens donc ! Et si elle était là la solution ? De tout ralentir ou de tout arrêter au lieu de chercher à combler le vide ? Vous vous souvenez de cette chanson de Renaud, « C'est quand qu'on va où? »...
Verdict (qui tombe comme un couperet) : Un livre que l'on peut vendre à coût marginal zéro, ou mieux, attendez qu'il soit à la bibliothèque de votre quartier pour l'emprunter... Non, il y a mieux encore : vous pouvez ne pas le lire ! Car débourser 26 euros pour un bouquin pareil (certes, c'est un pavé de plus de quatre cents pages) n'est pas justifié. D'ailleurs, Rifkin aurait dû l'offrir ce bouquin s'il avait voulu être parfaitement cohérent (en tout cas le proposer à un prix extrêmement bas, à un prix marginal quasi-zéro, ce qui n'est pas le cas, bref, entre le dire et le faire...) ! Un dernier mot : Monsieur Rifkin, merci pour votre livre qui me conforte dans ma position : je préfère être un « bourgeois » et un « capitaliste »; si j'en suis un vraiment, après tout, je m'en cogne (je sais que ce n'est pas très à la mode, mais j'assume) plutôt que d'adhérer à vos phantasmes (comme le disait Paul Valéry, « Les éponges et les sots ont ceci de commun qu'ils adhèrent »). Et si le capitalisme était ce qu'il y avait eu de mieux depuis le début de l'humanité ? (bien sûr que non, si l'on considère la culture du profit et celle qui consiste à considérer les individus comme des « choses », pour cela d'ailleurs, on relira la plus grande critique du capitalisme et du marxisme dans L'institution imaginaire de la société de Castoriadis). Hélas, Rifkin confond tout : « individualisme » (ou disons le droit de tout individu à posséder un espace privé) et « égoïsme » (la volonté non négociable de l'accès total pour tous, en omettant une nouvelle fois la notion culturelle de « limites ») (3), « capital » et « économie spéculative », « communisme » et « partage », « donner de façon libérale » (et donc sans contrainte) et « partager de façon intéressée » (qui rapporte donc un intérêt, donc du profit...). Son idéologie du partage, aussi séduisante soit-elle, créera de nouveaux problèmes (disparition de l'espace privé essentiellement, ou surveillance étroite de celui-ci). Hélas encore, elles se réaliseront toutes vos prédictions, de la « ville intelligente » aux « objets intelligents », vous avez raison... Mais l'homme, lui, aura perdu son intelligence, sa raison, sa paix et surtout son âme. Ce Jeremy là se lamentera alors, mais ça sera trop tard.
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(1) Dans sa conclusion où il rend hommage à son père, Rifkin dit bien que cette transition, cette nouvelle révolution, ou « troisième révolution industrielle », prendra du temps avant de se mettre en place. Mais tous les signes sont là pour s'y préparer et commencer à la vivre... Faudrait s'entendre aussi sur le terme de « révolution ». Une révolution ne changera rien parce qu'une révolution, c'est un tour à 360°, la boucle est bouclée, on revient à la case départ avec de nouvelles formes de pouvoir, mais des formes de pouvoir tout de même (le « système féodal » défendu par l’auteur, en l’occurrence…).
(2) De façon assez paradoxale, le contenu de l'ouvrage est bien souvent en net décalage avec le contenu des articles trouvés sur la toile (interviews, essentiellement), et largement diffusés dans la presse généraliste. Dans la presse, l'idée paraît hautement noble, « saine », pourrait-on dire. A y regarder de plus près, c'est assez différent... Là encore, se méfier des apparences, des non-dits, il faut toujours aller vérifier à la source même (le livre).
(3) Et ce n'est pas la voiture comme il le dit qui est la figure de proue du capitalisme (ni le fait d’avoir un chez soi comme il le répète, car le fait d’avoir un toit, autrement dit un espace privé, libre, est ce à quoi tout individu aspire depuis la nuit des temps). Mais le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme, ça n’est pas autre chose. C’est la loi de la jungle. C’est vouloir déposséder l’individu, le priver de travail, le priver de pensée, c'est aussi l’humilier, l’expulser, le mépriser, c'est de faire paradoxalement du travailleur une bête, un animal. Et de tout cela, Rifkin s’en moque ! Le voilà donc sans doute le bien le plus précieux : vivre décemment et avoir un toit parce que j'aime mon travail et que je l'ai choisi, même si je ne gagne pas des masses.
(4) La notion de Rifkin quant à « tout partager » est une pensée totalitaire sous ses aspects altruistes. Le totalitaire est dans le « tout ». Même les Russes et les Chinois en sont revenus. Et je ne parlerai pas de l'ex-dictateur Khadafi qui avait lui-aussi planifié l'accès à tout. Quant à « Tout le monde est médecin » (page 365) : Tout le monde serait donc t-il malade dans le meilleur des mondes de Rifkin ? Et puis, c'est qui « tout le monde » ? Vous le voyez, comme moi, nous avons là les limites d'une pensée carrément absurde (hélas, dans un monde absurde, tout est possible et surtout l'absurde...). Bref, ne vous inquiétez pas de ce que raconte ce bouquin, continuez à vivre en cultivant ce sentiment de la dignité humaine et du respect de ses garanties, essayez d'être autonomes à tout prix tout en redéfinissant avec prudence et lucidité quelques principes de solidarité avec néanmoins quelques notions indispensables en termes de limites, ne vous laissez corrompre par aucune déclaration, décision ou attitude officielle et médiatique qui seraient incompatibles avec l'esprit qui déteste l'asservissement, bref entretenez le discernement (ou votre clairvoyance) face à tout mouvement sectaire (qu'il soit d'ordre politique, économique, religieux ou médiatique) en reconsidérant par exemple quelques « valeurs non conformistes » (la première à laquelle je pense est celle-ci : savoir dire « NON » en toute conscience, fermeté et tranquillité, car là est sans doute le premier devoir d'un homme et d'une femme libres), quitte à dénoncer ce qui constitue autant de freins au développement intellectuel et critique. Une saine intelligence, une solide connaissance, une réflexion lucide avant des actes : OUI ! Mais des réflexes sans pensée : NON !
Comme pour tous ses écrits en général, ce nouveau texte de Rifkin est passionnant et très plaisant à lire. La précision de l'analyse est accompagnée d'exemples bien choisis. Globalement la thèse m'a paru convaincante. Il me semble que la critiquer au motif que le capitalisme serait encore ultra-dominant ne porte pas vraiment étant donné le caractère prospectif du propos rifkinien. D'ailleurs, plus que l'évocation d'un système qui viendrait purement et simplement se substituer à l'existant, l'auteur suggère « un nouveau paradigme économique [qui] restera probablement un projet hybride de l'État, du marché et des communaux, même s'il est probable qu'au milieu du siècle les communaux collaboratifs détermineront une large part de la vie économique de la société » (p. 458).
Cela étant, je suis resté sur ma faim, s'agissant d'un aspect pourtant essentiel : celui de l'évolution de l'emploi et de ses conséquences sur le partage des richesses. Certes, l'internet des objets et les nouvelles énergies qui vont remettre en cause les activités énergétiques et industrielles traditionnelles, vont également générer de nouveaux emplois, suscitant même « une dernière grande vague salariée de masse » (p. 399). Cependant, de l'aveu même de Rifkin, cet effet va, pour l'essentiel, se produire à « court et moyen terme » (sur 40 ans maximum). À plus long terme, et ainsi que le reconnaît également le prospectiviste américain, « l'infrastructure intelligente de l'Internet des objets (...) va effectuer une grande partie de l'activité économique de la civilisation avec un petit personnel de surveillants et de professionnels très qualifiés » (p. 399). Que vont devenir les autres, autrement dit la majeure partie de la population ? Il me semble que le livre ne répond pas vraiment sur ce point capital.
C'est également ma célébration des entreprises et des entrepreneurs, des politicien.ne.s, de la société civile et des autres acteurs..
Mais c'est surtout un cri d'alarme et une invitation à regarder vers le sol et chérir ce que nous avons de plus chère, notre planète.
A première vue, on a l'impression que la pensée de l'auteur "va dans tous les sens"; puis avec le recul, on se rend compte qu'il raconte une histoire d'amour et de haine parfois inconsciente que l'espèce humaine a vécue en relation avec la planète Terre.
Mais au delà de toutes ces réflexions, nous sommes invité.e.s à changer de mode de production et de consommation afin de garantir aux générations futures, une planète viable.
Le capitalisme a fait son temps en permettant de créer une société d'abondance ; il doit désormais céder sa place à un nouveau modèle économique qui inclus l'humanité entière afin de sortir du goulot d'étranglement qui créé beaucoup de chômage. Le système de brevet ou patent qui limite l'esprit de créativité doit être modifié, sinon remplacé et dans le meilleur des mondes supprimer afin de remettre dans la main de chaque être humain, sa liberté.
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