Pour les curieux, voici mon histoire..
- Mai 1980 : Ma mère me donne vie sur la table de la cuisine. Une malformation me vaut un stage de 7 mois à l’hôpital. On me diagnostique une maladie neurodégénérative. Les médecins annoncent à ma mère que je n’ai quasiment aucune chance de survivre. Miraculeusement, je m’en sors vivant et apprends à parler qu’à l’âge de 5 ans, alors que je marche depuis 1 an.
- Septembre 1986 : Début des ennuis. Je suis alors en CP. Je refuse d’écouter les conseils de ma maîtresse pour apprendre à lire. Il faut dire que l’enseignement n’était visiblement pas fait pour elle. Elle m’envoie au fond de la classe pendant que les autres élèves bafouillent des syllabes. Je m’en fiche, je dessine des pirates.
- Été 1994 : Je décroche mon premier job d’été. Je lave des camions toute la journée. Je me rends rapidement compte que la méthode du patron n’est pas efficace. Je trouve une alternative pour faire le travail demandé en deux fois moins de temps, et passe l’autre moitié du temps à lire les magazines pour les clients. Je suis viré en un temps record de 4 jours.
- 1999 : Je décroche mon Bac avec une moyenne de travail avoisinant les 2h par semaine, et mon taux d’absence est un record. Je choisis les cursus où l’entrée se fait sur concours, et je majore celui de Sciences Po, malgré les conseils de mes professeurs.
- 2000 : Il est grand temps de commencer à gagner ma vie, et pour de vrai. Hors de question de travailler à McDo. Je décide d’apprendre aux lycéens à passer le concours de Sciences Po avec succès. J’imprime 300 PDF rédigés par moi-même pour aller les vendre à la sortie des lycées. Total des ventes : 1.
- 2001 : Avec un copain, on décide de donner des cours individuels aux lycéens. Cela marche bien, mais je n’ai plus de temps pour mes propres cours. J’abandonne l’idée au bout de 2 mois. Mon tarif horaire exorbitant de 60e/h me fait perdre mes clients peu à peu, et je me retrouve fiché comme escroc, dans toute la ville.
- Fin 2001 : Ma raison me rattrape et je décide de ne plus jamais retourner à l’école. Je ne suis de toute façon pas fait pour ça. Mon père pense que je suis un moins que rien, et me fait finalement penser pareil. Ma mère me soutient en disant qu’il n’y a aucune raison d’en faire tout un plat.
- 2002 : Je trouve un job à la capitale en tant que commercial. J’abandonne avant la fin de la période d’essai et décide de devenir athlète professionnel. Je me lance à corps perdu dans la natation. Je remporte le championnat national 8 semaines plus tard, avec une tendinite à l’épaule.
- 2003 : Ma confiance retrouvée, je retourne à Sciences Po et je finis mon master. Un ami à moi vient de vendre son entreprise pour plus de 30 millions d’euros. Je réussis à rester sans emploi pendant 3 mois et trouve enfin un job de commercial (encore) dans une entreprise parisienne.
- 2004 : Je suis parmi les 15 commerciaux de cette boîte qui appellent de 9h à 17h tous les numéros de l’annuaire. Je demande pourquoi on est obligé d’utiliser des méthodes ridicules. Réponse : « Parce que je l’ai décidé ainsi. » Début des soucis avec le patronat.
- Fin 2004 : Après avoir appelé 3 fois l’annuaire depuis que je suis ici, je décide d’exploiter ce temps perdu, à apprendre à comment lancer une entreprise. Je découvre l’univers d’internet et le fait que l’on puisse tout externaliser, de la production à la livraison. Deux semaines plus tard, mon premier site de dropshipping était en ligne. Cela tombe à pic, je me fais virer le lendemain.
- 2005 : Mon site s’est envolé et je touche plus de 30 000 euros de bénéfices par mois. Le seul problème est que je me suis construit une prison dorée : je travaille 7j/7, 12h/j. Pas vraiment la vie de rêve. Je décide de tout plaquer, le temps d’une semaine à Bali.
- Fin 2005 : Je décide d’externaliser et d’éliminer toutes les tâches possibles, dans l’espoir d’une revente de l’entreprise. Je ne veux plus qu’il y ait besoin de moi. Mes mots d’ordre deviennent : déléguer, automatiser et supprimer.
- 2006 : Miraculeusement, mon entreprise survit et je ne travaille plus que 20h par semaine. Je me récompense avec un aller simple pour le Japon. Je ne reviendrai pas en France pendant 8 mois, après avoir découvert toute l’Asie, ainsi que l’Australie. Mes marges explosent, mon temps de travail est réduit de moitié et mon niveau de Bonheur et de Liberté atteint des sommets. Je n’ai plus aucun doute, j’ai trouvé ce que je voulais faire.
- Hiver 2006 : Je reviens en France après 8 mois d’abondance, de paysages fabuleux et de voyages aux 4 coins de l’Asie. J’ai trouvé l’El Dorado, et devinez-quoi ? On peut tout avoir.
