Jean-Marie Rouart

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À propos de Jean-Marie Rouart
Romancier, essayiste, biographe, chroniqueur, Jean-Marie Rouart est né en 1943 dans une famille d’artistes peintres. Il a mené une carrière de journaliste successivement au Magazine littéraire , au Figaro , au Quotidien de Paris, au Figaro littéraire et à Paris-Match . Récompensé par de nombreux prix littéraires, dont l’Interallié, le Renaudot et le prix Prince Pierre de Monaco, il a été élu à l’Académie française en 1997. Il a notamment publié aux Éditions Gallimard Une jeunesse à l’ombre de la lumière, Nous ne savons pas aimer, Le scandale, La guerre amoureuse, Napoléon ou La destinée.
© C.Hélie - Gallimard
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Livres de Jean-Marie Rouart
" Les écrivains ont aimé Lagrasse. Là-bas, ils ont trouvé des amis, des conseillers, des guides, des hommes simples surtout. Personne n'était là pour convaincre l'autre. Mais le pari n'était pas gagné d'avance ", écrit Nicolas Diat dans sa préface.
Que s'est-il passé dans cette abbaye des Corbières, entre Carcassonne et Narbonne ? À l'ombre de bâtiments immenses dont la fondation remonte au VIIIe siècle, quarante-deux jeunes chanoines mènent une vie de prière placée sous l'égide de la Règle de saint Augustin. Pendant trois jours et trois nuits, quinze écrivains les ont rejoints pour partager leur quotidien. Office, étude, travail manuel, promenade, repas, ils ont eu le privilège d'être sans cesse avec eux.
Voici les beaux récits de ces expériences inoubliables, pleines de péripéties et de surprises...
" Les frères étaient bons avec moi. Ils venaient me parler. On s'asseyait dans les fauteuils et ils m'apprenaient des choses sur la pensée augustinienne que j'avais attendu quarante-neuf ans pour découvrir car – faisons des confessions – j'avais peu lu Augustin. En outre, longtemps je m'étais promené du côté de la Mongolie extérieure où l'on disait autrement ces choses-là (et par surcroît, dans une langue impossible). "
Sylvain Tesson
" Après avoir passé trois jours et trois nuits à Notre-Dame de Lagrasse où j'ai vécu, prié, mangé ou lavé la vaisselle avec les chanoines, je ne pouvais m'empêcher, au moment de partir, de faire le parallèle, aussi scabreux fût-il, entre eux et leur saint dont les écrits sont d'actualité comme jamais. Depuis son évêché d'Hippone, actuelle Annaba, au nord-est de l'Algérie, Augustin a vécu avec sérénité la chute de l'Empire romain en proie aux invasions barbares, symbolisée par le premier sac de Rome, œuvre des Wisigoths en 410, avant ceux des Ostrogoths et des Vandales. "
Franz-Olivier Giesbert
" Je descends aux vêpres en pantalon et polo Lacoste blanc, par solidarité avec le look virginal desbrothers. À ma connaissance, ledresscode blanc est le seul et unique point commun entre Sainte-Marie de Lagrasse et le Nikki Beach de Saint-Tropez. Le chantre qui joue de l'orgue ressemble au Christ voilé de San Martino à Naples. Il a les yeux verts et interprète Bach comme Jimi Hendrix brûlait sa guitare électrique. "
Frédéric Beigbeder
Les auteurs de ce livre reversent leurs droits aux chanoines de Lagrasse pour la restauration de leur abbaye.
C’est ce mystère de la destinée qu’il interroge en auscultant le roman de sa vie. Il s’efforce de comprendre les épisodes et les drames qui l’ont confronté à autant d’échecs que de réussites, de bonheurs que de malheurs. Analysant les aléas d’une jeunesse hantée par l’idée de la déchéance, il se penche sur les coïncidences qui l’ont amené, à travers tant de vicissitudes, à se lier avec des hommes d’exception : Jean d’Ormesson, Raymond Aron, Michel Déon, Jacques Vergès ou François Mitterrand. Engagé dans nombre de combats, dont le plus connu demeure la défense d’Omar Raddad, l’auteur ne dissimule rien de ses handicaps et des chances qui l’ont conduit à conjurer le mauvais sort. Se sentant en permanence le jouet de forces obscures, il tire de son expérience le sentiment d’avoir bénéficié d’une forme de miracle. Peut-être ce parcours en dents de scie était-il étrangement écrit dans les étoiles.
Parabole d'un ambitieux qui rejoint la trajectoire d'une société dont les rêves gaulliens de grandeur ont sombré dans les fantasmagories de Mai 68, ce livre aux accents stendhaliens est une étude des moeurs de la Ve République. Dans les eaux profondes de la politique apparaissent les grands squales, leurs poissons pilotes : arrivistes, imposteurs, et leurs victimes désignées : les faibles, les purs, les idéalistes.
En même temps qu'une réflexion sur l'ambition, ce livre aborde un problème clé de notre temps : la conversion sociale. Y a-t-il un châtiment pour ceux qui approchent de trop près les feux du Pouvoir ?
Car la France de Jean-Marie Rouart, au fond, n'est pas « progressiste », ni « réactionnaire ». C'est, de l'aveu même de l'auteur, « un jeu de miroirs avec la mémoire », où l'on trouve Jeanne d'Arc et Romain Gary, l'aventure coloniale et la Résistance, l'affaire Dreyfus et le martyre des Moines de Tibirine, Vichy et Valmy, Stendhal et de Gaulle, Drieu la Rochelle et Chateaubriand, « Sa » France, c'est aussi - d'abord - une aptitude à l'universel toujours contrariée par des régressions identitaires ; c'est une façon d'aimer, une manière agnostique de rester chrétien... Avec cet essai, écrit à la première personne, très « Berlien » d'inspiration, ce jeune académicien a donc choisi de voyager par l'esprit dans l'éternité d'une nation où l'on a l'habitude de faire de la littérature avec l'histoire, et de la politique avec la littérature. A sa façon, toute impressionniste, et plus charnelle que cérébrale, Rouart nous donne là une « anti-idéologie française » dans la mesure où, contrairement à Bernard-Henri Lévy, il tient pour acquis que la France est ce pays qui, irrésistiblement, a su déjouer le pire - tout en le frôlant, parfois, de très près...
A l'heure des supranationalités en vogue, à l'heure des communautarismes triomphants, cet essai a le mérite de poser, non sans quelque angoisse, la question suivante : comment préserver le « miracle » français - ce dosage improbable d'esprit et de racine, de fidélité à une mémoire et de disponibilité à l'avenir ? En d'autres termes, sommes-nous les contemporains d'une France qui « s'en va » ou d'une France qui demeure ? Ce livre, a n'en pas douter, ouvrira un immense débat à ce sujet.
Rien n'a jamais mieux résumé pour moi Jean d'Ormesson que la formule qu'emploie Shakespeare pour définir l'amour : " l'éternité plus un jour ". Personne n'a éprouvé comme lui une curiosité plus avide sur l'homme, son origine, son avenir, tout en ayant une aussi grande conscience de l'impermanence des choses et du caractère éphémère de la vie.
" Tout ce que la France réunissait d'élégance, sauvegardait d'art, de légèreté et d'esprit se résumait en Jean d'Ormesson. On l'aimait parce qu'il illustrait le Français éternel, tel qu'il a été et ne sera plus après lui : léger et profond comme Voltaire, amusant et primesautier comme Sacha Guitry, ayant gardé du XVIIIe siècle le goût des sciences humaines et du romantisme les grands envols de l'imagination. On l'aimait parce qu'il représentait toutes les qualités qui ont constitué un pays exceptionnel qui a su allier l'élégance de la pensée, la légèreté amusante, l'humour et la tolérance. Il avait aussi réussi cette gageure de réunir dans sa personne les anciens parfums fanés de l'aristocratie et la méritocratie républicaine.
Jean aimait les plaisirs de la société qui apportent à l'existence son raffinement, ses parfums, l'élégance des jolies femmes et gomment un peu de la brutalité de la bête humaine.
La littérature était son pays, elle était sa religion, elle était sa passion. Il n'a jamais vécu que pour elle, par elle. Il la vivait, il la respirait en tout.
Que ce soit dans l'amour ou dans l'amitié, marchant au soleil dans les chemins corses ou sur des skis à Val-d'Isère, la littérature, les mots, les vers étaient omniprésents. Ils affleuraient naturellement à sa bouche. Notre amitié est née de cette merveilleuse intoxication réciproque. Ensemble, nos personnes comptaient peu. Nous étions ailleurs, dans un autre monde où désormais je serai seul. "
Jean-Marie Rouart
A contre-courant des idées dominantes, Jean-Marie Rouart fustige les illusions de la laïcité érigée en dogme protecteur face à l'islamisme.
L'islam n'est-il pas d'une certaine façon le révélateur de nos failles et de la fragilité de notre assise morale et philosophique ? À contre-courant de ceux qui se contentent de s'abriter derrière le laïcisme ou le séparatisme pour faire face à la montée de l'islam, Jean-Marie Rouart s'interroge sur nos propres responsabilités dans cette dérive. Ne sommes-nous pas aveuglés par ce que nous sommes devenus ? Consommateurs compulsifs, drogués par un matérialisme sans frein ni horizon, s'acheminant vers une forme de barbarie moderne, ne mésestimons-nous pas nos carences culturelles et nos faiblesses spirituelles ?
C'est moins l'essor de l'islam que l'auteur stigmatise que l'abandon de notre propre modèle de civilisation. Pour lui le véritable défi à relever n'est pas seulement d'ordre religieux, c'est notre civilisation qui est en cause. Rappelant que notre nation s'est constituée autour d'un État, du Livre, de la littérature et d'une religion porteuse de valeurs universelles, il rappelle l'importance de ces piliers de la civilisation chrétienne pour faire contrepoids à d'autres modèles et préserver notre identité. À ses yeux, ce qu'il appelle la " mystique laïcarde " n'est qu'une illusoire ligne Maginot contre l'islam. L'athéisme, si respectable soit-il, reste impuissant à remplacer la croyance.
C'est le livre d'un " chrétien déchiré " qui a du mal à se reconnaître, comme beaucoup, dans l'Église de l'après-Vatican II. Jean-Marie Rouart refuse de s'avouer vaincu : il s'interroge sur les moyens de conjurer le déclin d'une civilisation d'inspiration chrétienne menacée autant par l'islam que par elle-même.
"Il y a un autre Napoléon. C’est celui qui m’a fasciné. Un homme souvent au bord du gouffre qui s’efforce de déchiffrer l’énigme de sa destinée. Frôlant sans cesse la catastrophe, il semble entraîné dans une course-poursuite où le rêve devient réalité, où l’invraisemblable devient vrai. Ses échecs me parlent plus que ses succès. Ils ponctuent sa vie. Il s’est construit en les surmontant. Sous la surface de la gloire, comme d’une mer souterraine, jaillissent çà et là des accès de désespoir, des crises de doute. C’est cet autre Napoléon, dissimulé derrière la fresque de la grande histoire, que j’ai voulu faire revivre."
Jean-Marie Rouart.
Je demandais aux livres : comment fait-on pour vivre, pour aimer, pour être heureux ?
" Les livres, les romans surtout, devinrent mes compagnons d'infortune. Ils apportaient à mon adolescence tourmentée, angoissée, les lumières d'une vie idéale. Ce que je cherchais en eux, outre l'évasion par le rêve, c'était ce qu'on demande d'ordinaire aux cartomanciennes et aux voyants : de me dire mon avenir. De me donner les recettes qui permettaient de maîtriser ma vie, moi qui ne maîtrisais rien, que la plus petite amourette submergeait. D'une certaine façon, mes lectures étaient intéressées. Elles le sont restées. Je demandais aux livres : comment fait-on pour vivre, pour aimer, pour être heureux ? " J.-M. R.
Cet ouvrage original, qui mêle portraits d'écrivains et morceaux choisis de leurs meilleurs livres, est le fruit d'une longue histoire d'amour. Jean-Marie Rouart est l'un des plus fins connaisseurs de la littérature. Guidé par l'enthousiasme et l'admiration, il nous plonge au coeur des passions littéraires qui ont nourri et enchanté son existence.
Version abrégée.
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